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La marche

Au delà de la figure du marcheur que l'on retrouve tant dans l'histoire de la pensée (Nietzche, Rimbaud, Rousseau, Thoreau, Nerval, Kant) comme expérience première, nombre d'artistes trouvent dans la marche une pratique nourrissant leur travail.

L'écoute.

Comment et qu'écoute-on?

Les réponses à cette question sont nombreuses et ont évolué en fonction de nos modes de pensée, ceux-ci découlant souvent des outils techniques qui sont venus l'étendre.
Mais une constante dans la question de l'écoute au XXième siècle est la volonté de faire tomber la barrière séparant le bruit du son.
Sans être dans le questionnement de la marche, Le compositeur Luc Ferrari pose déjà la question du paysage comme élément musical dans "Presque rien" dont vous pouvez écouter un extrait:

Presque rien n°2.B (ainsi continue la nuit dans ma tête multiple)

Une voie possible fut de faire entrer le son de la ville dans la salle de concert comme le fit John Cage avec 4'33".
Une autre de sortir de la salle de concert...
Une des premières expériences d'écoute urbaine documentée est LISTEN
initée par Max Neuhaus à N.Y. en 1976.
Mais le titre donné à ces expériences d'écoute est walks, un type d'écoute dans laquelle n'est ajouté aucun son ne préexistant pas sur le lieu de la marche.
A la même époque Kristina Kubish propose un type d'écoute différent qu'elle nomme Elektrical walks.
Ce sont des promenades utilisant un casque dont l'électronique a été modifiée pour rendre audible le rayonnement électromagnétique ambiant.
Celles-ci sont d'abord faites dans des milieux conçus pour ça.
Puis en 2003 elle fait à nouveau modifier ces casques et compose des parcours urbains comme ceux proposé pour le MM9 festival d'art audio de Québec.
Un autre artiste ayant beaucoup travaillé cette forme est Janett Cardiff. Elle utilise sa voix pour introduire des fictions questionnant la perception que l'on a du lieu dans lequel on suit un parcours qu'elle a conçu. Un exemple de vidéowalk incluant l'image enregistrée.
Dans cet exemple le dispositif narratif est complexe et fait appel à des couches multiples (scénario, tournage, voix off, fiction, réel, espace de l'écran du casque) articulées par un processus de montage long.
Mais l'on peut envisager la soundwalk sous nombre de variantes:

- du technologiquement dépouillé des Promenades floues de Mathias Poisson et Manolie Soysouvanh
- en passant par l'inscription dans le radiophonique comme le fait le projet sound drop du collectif MU.
- celle du collectif ici même

A de nouvelles formes rendues possibles par les technologies mobiles qui ne s'appuient plus forcément sur la traversée d'un paysage:

- Ainsi le projet d'Antonin Fourneau OTERP s'approche t-il plus de la question du jeu vidéo dont le marcheur devient l'acteur.
- Radio Aporee projet qui incite l'utilisateur à déposer des Fields recordings à écouter en ligne ou enregistrer des soundwalks géolocalisées pour de futurs auditeurs/marcheurs.
- Un autre exemple d'une rencontre entre paysage streamés et parcours urbain est le Locustream Promenade proposé par Locusonus.
Une série de paraboles diffusent des flux enregistrés dans divers lieux distants.
Le marcheur fait lui même le mixage.

Ces quelques points de repère laissent dans l'ombre des pans entiers du rapport au paysage tel les concepts de Soundscape Raymond Murray Schafer dans les années 70, celui à l'enregistrement tels que l'ont pratiqué Pierre Schaeffer ou Pierre Henry ou même encore les hommes de radio tels Yann Parenthoën.
Mais il impossible de citer en un seul écrit tous les concepts (et leurs auteurs) qui continuent d'alimenter la pratique du Soundwalk.






















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